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ceux qui la pratiquent, qui l'observent ou la critiquent.
Ses promoteurs utilisent plusieurs arguments pour
défendre cette activité comme utile et nécessaire au
développement économique. La publicité est, selon eux, le
meilleur outil pour écouler la marchandise produite et, en
contribuant à accroître la consommation et, par conséquent, la
production, elle permet une diminution des prix. Un autre
avantage de la publicité mis en avant est qu'elle fournit
d'importantes ressources qui subventionnent les médias
d'information (notamment, la totalité du coût de la radio et de
la télévision commerciales aux États-Unis). D'une manière
générale, elle favorise le dynamisme nécessaire à une
économie compétitive, concourt à étendre les marchés, ainsi
qu'à créer des emplois. Cette "féerie de la communication"
constitue, par exemple pour le philosophe Gilles Lipovetsky,
une composante "foncièrement démocratique" de nos sociétés.
De nombreux cadres législatifs fixent des limites à son
influence. En France, par exemple, le législateur a prévu, pour
parer à tout excès éventuel, de punir toute publicité fausse ou
mensongère: l'article 44 de la loi Royer (10 janvier 1978)
dispose qu'est interdite "toute publicité comportant, sous
quelque forme que ce soit, des allégations, indications ou
présomptions fausses ou de nature à induire en erreur".
À cette série de prises de position, les critiques répondent
que la publicité favorise le gaspillage en créant entre les
entreprises une compétition artificielle fondée sur des questions
secondaires; ils affirment également que le coût de la publicité
représente une trop large part du prix des produits qu'elle
annonce. L'influence de la publicité sur le contenu des
émissions télévisées est également soulignée. Les annonceurs,
notamment aux États-Unis, contrôlent parfois la production des
émissions dans lesquelles s'insèrent leurs messages
publicitaires. En France, de nombreux journalistes
reconnaissent que "la part excessive de la publicité" dans le
financement de la télévision peut conduire à des dérives,
comme par exemple la tendance, dans les émissions politiques,
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