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pouvoir d’achat des salariés baisse; en effet si les rémunérations s’accroissent en
                  moyenne plus vite que le coût de la vie, il peut y avoir inflation et hausse du
                  pouvoir d’achat des salariés.
                            Néanmoins, l’inflation présente un inconvénient pour les salariés dans
                  la  mesure  où  la  compensation  de  la  hausse  du  niveau  des  prix  n’est  pas
                  automatique et suppose souvent des luttes syndicales, voire politiques, difficiles.



                            3.3.2. Les débiteurs doivent-ils se réjouir de l’inflation ?

                            Si  M.  Dupont  a  acheté  dans  les  années  70  un  appartement  300  000
                  francs moyennant un versement comptant de 100 000 F et des mensualités de 1
                  500  francs  par  mois  sur  15  ans,  cette  charge  pesait  lourd  à  l’époque  sur  son
                  salaire de 6 000 francs. Par chance, l’inflation a été forte dans les années 73-80.
                  Supposons qu’au cours des deux premières années qui ont suivi son achat les
                  prix aient augmenté de 25 % et que son salaire ait suivi la hausse des prix, il
                  gagne maintenant 7 500 francs et les mensualités qui représentaient 25 % de son
                  salaire n’en représentent plus que 20 %. Ainsi, le poids réel de sa dette s’est
                  réduit. Bien sûr, il verse chaque mois la même somme, soit 1 500 francs mais
                  sous l’effet de l’inflation la valeur des francs qu’il rembourse est inférieure à
                  celle  des  francs  qui  lui  ont  été  prêtés.  De  façon  plus  générale,  une  inflation
                  importante  est  favorable  aux  agents  économiques  fortement  endettés,  qu’il
                  s’agisse de particuliers ou d’entreprises... ou même de l’État.
                            Que  l’inflation  réduise  le  poids  des  dettes  n’est  pas  sans  effet  sur
                  l’ensemble de l’économie. Les ménages qui se sont endettés voient leur capacité

                  d’achat s’accroître par rapport à la situation où il n’y a pas de hausse de prix.
                  Leur demande de biens et services est donc plus soutenue ce qui peut inciter les
                  entreprises  à  accroître  leur  production  et  donc  l’emploi.  Parallèlement,  les
                  entreprises voient leur profit augmenter puisque les frais financiers diminuent en
                  valeur réelle ce qui peut aussi stimuler la croissance des investissements et de la
                  production.
                            Néanmoins,  il  n’est  pas  toujours  intéressant  de  s’endetter  en  période
                  d’inflation car le taux d’intérêt, c’est-à-dire le prix auquel on vous prète l’argent
                  a tendance à être élevé. En effet, en cas d’inflation, les prêteurs n’acceptent pas
                  de se dessaisir de leurs ressources sans contrepartie suffisante et parallèlement
                  l’État pour éviter un recours au crédit qui lui paraît excessif favorise souvent la
                  pratique de taux d’intérêt élevés.

                            3.3.3. La fuite devant la monnaie

                            Quand  l’inflation  devient  très  forte  et  surtout  quand  les  agents
                  économiques, ménages, entreprises, pensent qu’elle va se poursuivre, voire
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