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strictement les accroissements de la masse monétaire par rapport à la croissance
                  du  PIB...  Même  si  à  court  terme  il  en  résulte  du  chômage,  c’est  pour  les
                  monétaristes la seule façon d’enrayer l’inflation.

                            4.5. Les explications non monétaires de l’inflation

                            On admet généralement que l’accroissement des quantités de monnaie
                  est  une  condition  permissive  de  l’inflation,  c’est-à-dire  qu’en  restreignant  les
                  quantités de monnaie de façon drastique, on limite les hausses de prix (au risque
                  d’entraîner  du  chômage)  mais  ce  mécanisme  ne  doit  pas  masquer  pour  les
                  partisans des explications non monétaires le fait que l’on n’agit pas sur l’origine
                  réelle de l’inflation.
                            L’inflation  dans  nos  sociétés  est  un  phénomène  structurel,  si  l’on
                  constate de fortes hausses de prix il n’y a presque jamais de baisse du niveau des
                  prix. Il faut donc rechercher les causes structurelles.



                            L’inflation est le reflet des rapports de force entre les groupes sociaux
                  et la manifestation des difficultés du consensus social

                            La  théorie  de  l’inflation  comme  reflet  des  rapports  de  force  et  des
                  conflits dans le partage de la valeur créée a été développée par les marxistes;
                  celle de l’inflation comme manifestation des difficultés du consensus social est
                  souvent  défendue  par  les  keynésiens.  La  base  du  raisonnement  est  commune,
                  c’est la lecture différente des rapports entre les groupes sociaux qui induit les

                  différences de formulation.
                            Pour les marxistes, l’inflation est le moyen qu’utilisent les entreprises
                  pour  maintenir  ou  accroître  leur  taux  de  plus-value,  c’est-à-dire  la  part  de  la
                  valeur des biens créés par les travailleurs que prélève le capitaliste.
                            Le second courant, non marxiste, voit dans la faiblesse du consensus
                  social  l’origine  de  l’inflation.  Au  lieu  de  se  mettre  rapidement  d’accord  sur
                  l’affectation de la valeur créée, les partenaires sociaux luttent pour le partage par
                  le jeu des prix (salaires, prix des produits). Ainsi, les pays où le consensus social
                  est fort (Allemagne, Japon...) ont un taux d’inflation, le plus souvent, faible.

                            Les oligopoles, à l’origine de l’inflalion

                            Le  monde  actuel  est  caractérisé  par  l'existence  de  coalitions  tant  au
                  niveau  des  producteurs  que  des  salariés.  L'oligopole  est  plus  fréquent  que  la
                  concurrence pure et parfaite. Les salariés sont organisés en syndicats.
                            Ces coalitions induisent des comportements spécifiques qui favorisent
                  la hausse des prix. Ainsi l’oligopole (sauf dans le cas particulier où l’on veut
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