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créances sur des clients contre des liquidités moyennant un prix correspondant
                  au  taux  de  réescompte  multiplié  par  la  valeur  nominale  de  la  créance.  Par
                  exemple, si la Banque X a fait signer des « traites » ou lettres de change aux
                  particuliers  ou  aux  entreprises  auxquelles  elle  a  prêté  de  l’argent,  elle  pourra
                  obtenir avant l’échéance de ces créances des liquidités auprès de la Banque de
                  France.
                            Actuellement,  la  pratique  du  réescompte  tend  à  se  restreindre.  La
                  principale  source  de  liquidité  des  banques  françaises,  indépendamment  des
                  dépôts effectués à leurs guichets, passe par le recours au marché monétaire.

                            2.5. Débats entre économistes

                            La monnaie est un sujet de discussion important entre les économistes.
                  Si un vaste accord se fait sur l’ensemble des aspects précédents, les débats sont
                  nombreux  sur  au  moins  deux  thèmes:  quel  est  le  rôle  de  la  monnaie  sur
                  l’inflation  et  la  croissance  économique,  quelles  doivent  être  l’ampleur  et  les
                  modalités de l’intervention de l’État sur le système bancaire?
                            Le lecteur ne s’étonnera pas de ce que le courant ultralibéral préconise
                  une intervention limitée de l’État en matière de formation des taux d’intérêt de
                  façon à respecter au maximum les mécanismes spontanés du marché (offre et
                  demande de monnaie), alors que les économistes plus dirigistes font valoir que
                  le  pouvoir  de  création  monétaire  dont  disposent  de  fait  les  banques  est  un
                  privilège  exor-bitant  qu’il  convient  d’encadrer  strictement  en  fonction  de
                  critères d’intérêt général.


                            3. L’inflation

                            3.1. De la valse des étiquettes au niveau général des prix

                            Combien  de  fois,  en  faisant  ses  achats,  ne  constate-t-on  pas  que  tel
                  produit ou tel autre a vu son prix s’accroître de 10 %, 15 % ou 20 %... Ainsi,
                  entre 1971 et 1981 le prix du chou-fleur a été multiplié par 4, le prix du ticket de
                  métro par 2,5.
                            Ce constat de la hausse, même importante, ne suffit pas pour que l’on
                  puisse  parler  d’inflation.  En  effet,  pendant  la  même  période  le  prix  d’autres
                  produits  a  évolué  différemment.  Le  coût  de  la  communication  téléphonique,
                  celui du micro-ordinateur ont diminué. Pour qu’il y ait inflation il faut que le
                  mouvement de hausse l’emporte sur les baisses. Il faut qu’en moyenne on puisse
                  acheter  moins  de  biens  avec  une  quantité  donnée  de  monnaie.  L’INSEE  est
                  chargé en France d’évaluer cette évolution du niveau général des prix : l’indice
                  des prix à la consommation que nous fournissent régulièrement les médias est
                  une  estimation  de  la  façon  dont  les  prix  ont  évolué  au  cours  d’une  période.
                  Ainsi, si l’indice des prix à la consommation est passé de 100 à 110, cela
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