Page 21 -
P. 21
2.4. Qui crée la monnaie?
La Banque de France, banque centrale ou banque d’émission, est en
France le seul organisme habilité à émettre des billets.
En revanche la monnaie divisionnaire française, de la pièce de 5
centimes à celle de 100 francs, est émise par le Trésor qui est l’émanation
financière de l’État.
Nous avons vu que la plus grande partie de la monnaie disponible en
France prend la forme de monnaie scripturale, or celle-ci est créée par les
banques.
BNP, Société Générale, Crédit Lyonnais ou CIC... les agences des
grandes banques se sont multipliées et existent dans les plus petites villes de
France. Une banque, c’est d’abord un « organisme où l’on dépose de l’argent, et
qui vous remet un carnet de chèques pour régler vos dépenses ». Mais c’est aussi
un organisme qui accorde des crédits, c’est-à-dire qui prête de l’argent
remboursable à une échéance donnée moyennant l’engagement de rembourser
le nominal du crédit augmenté des intérêts.
Il reste à voir comment les banques peuvent créer de la monnaie. Une
idée courante mais fausse consiste à penser que les montants inscrits dans les
comptes des banques sont équivalents aux montants des billets qui ont été
déposés par les clients des banques. La principale raison pour laquelle les
banques créent de la monnaie tient à ce qu’elles accordent des crédits.
Aujourd’hui, avec la montée du poids de la monnaie scripturale dans
l’ensemble de la masse monétaire en circulation, les banques commerciales sont
devenues la principale source de création de monnaie.
Si les banques accordent facilement des crédits supérieurs aux dépôts
qu’elles détiennent c’est parce que :
- Les dépôts effectués par la clientèle présentent une certaine
stabilité; en pratique les retraits journaliers ne représentent qu’une faible partie
du total des dépôts. Cette caractéristique s’est accentuée avec l’extension de la
pratique des règlements par chèque et la réduction parallèle du pourcentage des
transactions payées en billets et en pièces.
- En cas de besoin de « monnaie papier » (billets de la Banque de
France), par suite, par exemple, d’un accroissement de demande de conversion
de monnaie scripturale en monnaie papier, les banques disposent de différents
moyens pour se procurer rapidement ces liquidités. Elles peuvent pour cela
recourir au marché monétaire ou au réescompte auprès de la Banque de France :
Le marché monétaire est le marché de l’argent à court terme entre les
banques et les autres organismes financiers (Caisse de retraite, Caisse des dépôts
et consignations...). Ainsi, si la BNP manque de billets elle pourra en emprunter
à la Société Générale ou au Crédit Lyonnais moyennant bien sûr le paiement
d’un prix : le taux d’intérêt du marché monétaire.
Le réescompte auprès de la Banque de France consiste à échanger des
19