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unitaire est de 50 000 francs, alors que celles du pays B construisent des
véhicules aux caractéristiques identiques à un prix de revient unitaire de 70
000 francs. Les autorités du pays B peuvent vouloir protéger leurs
entreprises nationales de la concurrence étrangère. Plusieurs solutions
s’offrent à elles : soit limiter les quantités de véhicules qui peuvent être
importés du pays A, on dit alors que les importations sont
« contingentées », soit taxer les produits à l’entrée du territoire en prélevant
des droits de douane, ceux-ci par exemple s’élèveront à 50 % du prix de
vente unitaire, enfin exiger que le bien pénétrant sur le territoire
corresponde à certaines normes trés précises (hauteur du phare d’une
automobile par rapport au sol définie au millimètre près, sens de
l’ouverture des portières, qualité de la peinture, niveau sonore, rédaction de
la notice d’entretien dans la langue du pays importateur, acheminement des
produits par des localités déterminées, etc.); l’établissement de ces normes
techniques et administratives implique un contrôle qui peut être effectué
plus ou moins rapidement et leur durée coûte de l’argent et accroît
indirectement le prix des produits importés.
Les mesures mises en place par les États pour protéger leurs
frontières et donc freiner l’extension des échanges sont des mesures
« protectionnistes ». Celles-ci peuvent être tarifaires lorsqu’elles consistent
à prélever des droits de douane; elles peuvent avoir également un caractère
non tarifaire lorsqu’il s’agit de limiter en volume les entrées de
marchandises sur le territoire national par le biais de contingentements ou
la mise en place d’une réglementation restrictive.
Au contraire, les pays qui suppriment totalement les entraves aux
importations pratiquent une politique de « libre-échange ».
Plus un pays mène une politique libre-échangiste, plus il est ouvert
vers l’extérieur. Plus un pays mêne une politique protectionniste, plus il est
fermé. A la limite, le protectionnisme poussé à l’extrême conduit à
l’autarcie c’est-à-dire au repli sur l’économie nationale sans échange avec
l’extérieur.
Le Marché commun européen
Le cas des pays de la CEE est un peu particulier. Les pays,
européens réunis au sein du Marché commun ont constitué entre eux une
zone où les tarifs douaniers sont supprimés et où les contingentements
n’existent plus, mais un tarif douanier extérieur commun a pour fonction de
les protéger des importations provenant du reste du monde.
5.3. La défense du libre-échange
Un pays a-t-il intérêt à ouvrir ses frontiéres?
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