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situations réelles et celles du schéma théorique; ils évoquent deux
arguments essentiels en faveur de la poursuite de ce type d’analyse qui
méritent attention.
Toute modélisation néglige un certain nombre de facteurs. En matière
économique l’approche théorique peut contribuer à améliorer la
connaissance du fonctionnement de nos économies. Par ailleurs, s’il est
vrai, comme pensent le démontrer les théoriciens de la concurrence pure et
parfaite, que dans le cadre des hypothèses du modèle on arrive à l’optimum
économique (ce terme est pris dans un sens particulier qui a été défini par
l’économiste V. Pareto: l’optimum correspond à une situation où l’on ne
peut améliorer la situation d’un membre de la collectivité sans détériorer
celle d’un autre), il faut mettre en place les moyens permettant de réaliser
concrètement cette situation de concurrence pure et parfaite. Le modèle
devient normatif, il montre ce vers quoi la société doit tendre.
Cette analyse soulève une question très importante: la nécessité de
modéliser pour progresser et, sur ce point, un très large accord existe entre
les économistes que la modélisation prenne ou non une forme
mathématique. Les divergences surviennent à partir du moment où on se
pose la question de la signification des analyses effectuées dans le cadre du
modèle... Si les écarts entre le modèle et la réalité sont importants, il faut
avoir à l’esprit que les conclusions du modèle ne rendent pas compte du
réel... or, en ce qui concerne le modèle de concurrence pure et parfaite
l’extrapolation est fréquente et pas seulement chez les non-économistes.
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