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cette  unité  supplémentaire  que  dans  la  mesure  où  le  prix  de  vente  du
                        marché (ou la recette marginale, c’est-à-dire la recette qui provient d’une
                        unité supplémentaire vendue) est supérieur à ce coût marginal. Or, disent
                        les  néo-classiques,  le  coût  marginal  tend  d’abord  à  diminuer  puis  à
                        augmenter.  (Ce  dernier  point  fait  l’objet  de  contestation.)  La  décision
                        d'accroître  l’offre  dépendra  donc du  prix  de  vente. S’il  est  suffisamment
                        élevé, l’entrepreneur augmentera sa production et, dans le cas contraire, il
                        s’abstiendra.
                             En deçà de la position optimale, l’entreprise a intérêt à produire plus
                        puisqu’elle  réalise  un  profit  sur  chaque  unité  supplémentaire  produite
                        (recette marginale > coût marginal). Au-delà, l’entreprise n’a pas intérêt à
                        augmenter  sa  production  puisqu’elle  réalise  une  perte  sur  chaque  unité
                        supplémentaire produite (recette marginale < coût marginal).
                             L’hypothèse  selon  laquelle  le  coût  marginal  s’accroît  au-delà  d’un
                        certain seuil de production est nécessaire à la démonstration. En effet, si le
                        coût marginal ne s'accroît pas, il reste en dessous du prix de vente quel que
                        soit le niveau de production et l’entreprise a intérêt à vendre une quantité
                        illimitée de marchandises tant que le marché les accepte.

                             2.6. La loi de l’offre et de la demande s’intègre
                                    dans un modèle de concurrence pure et parfaite

                             Les mécanismes d’ajustement ci-dessus ne fonctionnent pas s’il y a un
                        seul vendeur (monopole) car celui-ci serait en état d’imposer le niveau de
                        prix qu’il estime lui être le plus profitable
                             Il n’est néanmoins pas vrai qu’en situation de monopole le vendeur ne

                        tienne  pas  compte  de  la  demande...  en  effet  s’il  est  maître  du  prix,  les
                        acheteurs  réagissent  à  ce  prix...  Ils  influencent  donc  le  bénéfice...  Pour
                        maximiser son bénéfice le détenteur d’un monopole doit donc prendre en
                        compte  l’élasticité  de  la  demande  par  rapport  aux  prix...  mais  ce  qui
                        distingue  fondamentalement  cette  situation  du  cas  décrit  précédemment
                        c’est le rôle actif du vendeur sur le prix. Il choisit le niveau de prix qu’il
                        estime lui être le plus favorable au lieu de laisser « jouer la concurrence ».
                        La première hypothése implicite de l’analyse de la «loi de l’offre et de la
                        demande »  est  l’absence  de  possibilité  pour  l’un  des  intervenants  sur  le
                        marché (vendeur ou acheteur) d’agir sur le prix du marché à lui seul... il
                        doit y avoir une infinité de vendeurs et d’acheteurs de petite dimension ou,
                        en d’autres termes, « atomicité » du marché.
                             Cette condition sous-jacente à l’analyse si elle est la plus visible n’est
                        pas la seule.
                             Ainsi,  il  faut  que  les  produits  soient  homogènes,  c’est-à-dire  que
                        l’acheteur achète de façon indifférente le produit de la firme A ou celui de
                        la firme B; dans le cas contraire il pourra y avoir non pas un prix mais

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