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Chapitre 1.

                             La loi du marché

                             1. Autant de produits, autant de marchés

                             Dans les économies de marché, les quantités de chaque marchandise,
                        le prix de vente résultent en principe de la confrontation de l’offre et de la
                        demande.
                             Examinons ce problème d’un peu plus près. Tout d’abord remarquons
                        qu’il n’y a pas un, mais des marchés et que ceux-ci ne sont pas totalement
                        indépendants les uns des autres.
                             Si le prix des haricots verts est très élevé, le consommateur préférera
                        peut-être choisir un autre légume... et en tout état de cause il ne dépensera
                        pas plus que ne lui permet son budget. Ce qui le conduit à arbitrer entre
                        différents achats.
                             Ainsi,  s'il  existe  de  multiples  marchés  correspondant  aux  différents
                        produits, il existe aussi des interdépendances entre les marchés.

                             2. La loi de l'offre et de la demande

                             Le mécanisme par lequel, dans des économies de marché, l'offre et la
                        demande agissent sur le niveau des prix et les quantités produites a été de
                        nombreuses  fois  explicité.  Suivons  l’explication  de  J.-S.  Mill,  un  des
                                                     e
                        grands économistes du 19  siècle.
                             « Désignons par le mot demande la quantité demandée, tout en nous
                        rappelant  qu’il  ne  s’agit  pas  d’une  quantité  fixe,  mais  presque  toujours
                        variable  selon  le  cours  de  la  valeur,  et  supposons  que  la  demande  d’un
                        article excède l’offre, c’est-à-dire, qu'il y ait des personnes prêtes à acheter,
                        au  prix  courant,  une  quantité  plus  grande  que  celle  qui  est  offerte.  Les
                        acheteurs entrent en concurrence et la valeur de l’article s’élève [...]
                             A quel point précis s’arrêtera donc la hausse? Au point, quel qu’il soit,
                        où l’offre et la demande se trouveront en équilibre: au prix qui fera retirer
                        un  tiers  de  la  demande  ou  qui  fera  venir  une  offre  d’un  tiers  de  plus.
                        Lorsque, d’une manière ou de l’autre, ou des deux manières à la fois, la
                        demande se trouvera  exactement  égale  à l’offre, la hausse n’ira  pas plus
                        loin.
                             Le  cas  inverse  n’est  pas  moins  facile  à  décrire.  Au  lieu  que  la
                        demande  excède  l’offre,  supposons  que  l’offre  excède  la  demande.  La
                        concurrence agira sur les vendeurs; la quantité excédante ne pourra trouver
                        des  acheteurs  qu’à  la  condition  que  l’on  provoque  une  demande
                        supplémentaire  égale  à  elle-même. On  y  parvient par le bon marché :  la
                        valeur s’abaisse et met l'article à la portée d’un plus grand nombre de

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