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2.3. Flexibilité des prix et tendance à l’équilibre

                             Les modalités dans lesquelles la « loi de l’offre et de la demande » a
                        été  présentée  ont  varié  au  cours  des  années  mais  la  logique  d’ensemble
                        reste fondamentalement la même, même si les économistes néo-classiques
                        actuels donnent cette analyse dans des termes plus généraux et plus adaptés
                        à un traitement mathématique.

                             Selon  cette  approche,  la  tendance  spontanée  à  l’équilibre  entre
                        quantité  offerte  et  demandée  par  la  flexibilité  des  prix  concerne  tous  les
                        marchés. La concurrence évite tout excès de l’offre ou de la demande... à la
                        fois  sur  le  marché  des  produits  mais  aussi  sur  le  marché  du  travail...  Il
                        existe  spontanément  un  prix  du  travail  (salaire)  tel  que  les  quantités  de
                        travail  offertes  et  demandées  s'équilibrent.  Il  suffit  que  les  travailleurs
                        acceptent ce prix pour qu’il n’y ait pas de chômage.

                             2.4. L’ajustement par les prix concerne-t-il tous les marchés?

                             L'existence  d’un  mécanisme  d’ajustement  existe-t-il  sur  tous  les
                        marchés?  Prenons  le  cas  de  l’épargne  et  de  l’investissement.  Les  néo-
                        classiques  expliquent  traditionnellement  que  les  variations  des  taux
                        d’intérêt  (prix  du  capital)  assurent  l’égalité  entre  l’épargne  et
                        l’investissement. Si l’épargne est trop faible, les taux d’intérêt vont monter,
                        stimulant ainsi un accroissement de l’épargne. Les économistes keynésiens
                        ont  une  approche  différente  du  problème.  Ils  estiment  que  le  niveau  de
                        l’épargne  n’est  pas  déterminée  par  le  niveau  du  taux  d’intérêt  mais

                        essentiellement par  le  niveau de  revenu  (plus le  revenu d’un ménage  est
                        élevé, plus il épargne), alors que le niveau d’investissement des entreprises
                        est  fonction  d’une  analyse  des  perspectives  de  rentabilité  de
                        l’investissement.  Investissement  et  épargne  sont  donc  deux  variables
                        autonomes dont le niveau ne se fixe pas par confrontation sur un marché. Il
                        n’existe pas de marché où se confronteraient l’offre et la demande, il n’y a
                        donc pas ici d’ajustement automatique par le mécanisme des prix.


                             2.5. L’hypothése des coûts croissants

                             L’offre s’accroît-elle lorsque le prix du marché s’élève? L’importance
                        de  cette  question  résulte  de  ce  qu’il  s’agit  de  l’un  des  fondements  de
                        l’analyse néo-classique.

                             L’argumentation  en  faveur  de  cette  liaison  est  la  suivante  :  la
                        production d’une unité supplémentaire se traduit par un accroissement des
                        dépenses que l’on appelle coût marginal. L’entreprise n’a intérêt à produire
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