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faire disparaître un concurrent, ce qui conduit à adopter ponctuellement une
stratégie de prix agressive) ne réagit généralement pas à la baisse de la demande
par une baisse de prix. Ceci tient, entre autres facteurs, au fait qu’en réduisant
ses ventes, il accroît fortement son prix de revient car les charges fixes souvent
très importantes sont réparties sur un nombre plus restreint de produits.
De même les salariés organisés en syndicats résistent mieux à la baisse
des salaires réels. Rigidité des salaires, rigidité des prix « administrés » par les
grandes firmes, le mécanisme de baisse des prix deviendrait difficile alors que
les spirales inflationnistes se déclencheraient facilement.
L’inflation et les conditions réelles de production
L’évolution des prix a aussi été rattachée aux conditions de production.
Lorsque les facteurs de production (main-d’oeuvre, capital, technique) sont
utilisés à 100%, il n’est plus possible d’accroître la production. Une
augmentation de la demande induit alors une augmentation des prix, par contre
lorsque les économies d’échelle sont importantes et les capacités de production
sous-utilisées, un accroissement de demande engendre de fortes augmentations
de production sans déclencher de hausse importante des prix.
4.6. L’inflation importée
Supposons qu’un pays importe 25 % de sa consommation et que les
prix à l’importation augmentent de 4 %. Sauf changement du comportement des
consommateurs, il faudra payer en moyenne 101 francs ce que l’on payait pré-
cédemment 100 francs. L’indice des prix à la consommation risque de
s’accroître de 1 %.
Si les importations représentent 50 % de la consommation, le niveau
des prix augmente de 2 %.
Ainsi, un même fait (la hausse des prix des produits importés) n’a pas
les mêmes répercussions suivant le degré d’ouverture sur l’extérieur.
4.7. La désinflation n'est pas la baisse des prix
Depuis quelques années le rythme de croissance des prix s’est ralenti.
On parle de désinflation... Ce terme ne doit pas être confondu avec la baisse des
prix. Ainsi, quand la croissance des prix passe durablement de 15 % par an à 5
%, il y a désinflation alors que les prix continuent à s’accroître au rythme de 5 %
par an... il y a toujours inflation.
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