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crédits accordés par les États-Unis pour la reconstruction de
l'Europe, permit d'injecter une quantité considérable de dollars
dans les banques européennes (eurodollars). Monnaie stable, le
dollar devint l'instrument privilégié des règlements
internationaux. À partir de 1960, toutefois, les déficits de la
balance des paiements américaine s'accumulèrent et se
creusèrent. Les autorités américaines recoururent alors à un
financement monétaire de ces déficits en émettant de la
monnaie. Il en résulta une disproportion croissante entre la
masse des dollars en circulation dans l'économie mondiale et
les réserves d'or américaines sur lesquelles cette monnaie était
théoriquement gagée aux termes des accords de Bretton
Woods. La demande massive de conversion en or de leurs
avoirs en dollars par les banques centrales (européennes
notamment) provoqua la crise du système. Le 15 août 1971, les
autorités monétaires américaines suspendirent totalement la
convertibilité du dollar en or. La monnaie américaine fut
ensuite dévaluée à deux reprises (1971 et 1973). En 1976, les
accords de la Jamaïque suppriment toute référence monétaire à
l'or et à la fixité des parités de change.
Les États-Unis ont réussi à maintenir au dollar le rôle de
monnaie de réserve et d'échange international mais ont de facto
renoncé à assumer les contraintes de garant du système
monétaire international. Depuis, le système monétaire
international a vu apparaître d'autres monnaies de référence qui
jouent un rôle de monnaie d'échange du commerce
international, ou du moins sont considérées comme des
monnaies fortes qui occupent une fonction très importante de
réserve de valeurs. La création d'une monnaie européenne,
l'euro, au tournant du millénaire accentuera la multipolarité du
système des paiements internationaux.
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